Magnum Photos x Spéos Exhibition: 
09.05.2023 - 13.05.2023 _ "Les enfants Talibés du Sénégal" _ Magnum Photos Gallery, Paris, France
FR: 
Au Sénégal, les écoles coraniques (Daaras) connaissent un succès grandissant. Les élèves, nommés « enfants talibés », y sont placés dès leur plus jeune âge par leur famille, pour recevoir une éducation religieuse. Cette tradition, fortement ancrée dans les régions ouest-africaines, a pour objectif la mémorisation de tous les versets du Coran. L'enseignant est une personnalité très respectée, nommée Marabout ou Maître coranique.
Les Daraas se trouvaient autrefois au cœur même des communautés rurales et étaient des piliers de la société locale. Avec les crises économiques successives et la pauvreté des régions reculées, ces structures d'enseignement traditionnelles se sont déplacées dans les zones urbaines, entraînant la prolifération de "faux Marabouts", plus motivés par l'enrichissement personnel que par l'éducation des enfants.
Si une partie des Marabouts proposent toujours un accompagnement approprié qui respecte les droits des enfants, d'autres abusent de leur influence pour exploiter les enfants talibés, en les astreignant à la mendicité, pourtant interdite au Sénégal, mais aussi à des conditions de vie précaires. Malnutrition, maladies, violence et humiliations deviennent alors le quotidien de ces « petites mains ».

En l'absence de statistiques officielles, il est estimé que rien qu'a Dakar, il y a un effectif de près de 200.000 talibés au Sénégal selon une cartographie de L'ONG Global Solidarity Initiative.
EN: 
In Senegal, Quranic schools (Daaras) are experiencing growing success. The students, known as "talibé children," are placed there by their families from a very young age to receive religious education. This tradition, deeply rooted in West African regions, aims at memorizing all the verses of the Quran. The teacher is a highly respected figure, referred to as a Marabout or Quranic Master.
Daraas were once located at the heart of rural communities and served as pillars of the local society. However, with successive economic crises and poverty in remote regions, these traditional educational structures have shifted to urban areas, leading to the proliferation of "fake Marabouts" who are more motivated by personal enrichment than the education of children.
While some Marabouts still offer appropriate support that respects the rights of children, others abuse their influence to exploit talibé children, subjecting them to begging, which is prohibited in Senegal, as well as precarious living conditions. Malnutrition, diseases, violence, and humiliations become the daily reality for these "little hands."
In the absence of official statistics, it is estimated that in Dakar alone, there is a population of nearly 200,000 talibé children in Senegal according to a mapping by the NGO Global Solidarity Initiative.
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